L’archive du mois de février 2022 !

Actualités

Lumière sur… Petits faits insolites (spécial animaux)

LES ARCHIVES MUNICIPALES DE LÈGE-CAP FERRET ONT POUR VOCATION DE CONSERVER LES ARCHIVES PUBLIQUES, MAIS AUSSI DES DOCUMENTS PRIVÉS, UNIQUES ET PARFOIS PERSONNELS. TOUS LES MOIS, DÉCOUVREZ UN DOCUMENT INÉDIT SUR VOTRE COMMUNE ! PAR SON INTÉRÊT HISTORIQUE, SON ASPECT ESTHÉTIQUE, OU SON ORIGINALITÉ, CE DOCUMENT TÉMOIGNE DE LA MÉMOIRE LOCALE.

Les animaux sont à l’honneur ce mois-ci. Après les visons, les vaches laitières, la tortue luth et les sangsues, nous vous faisons découvrir quatre anecdotes insolites autour du loup, de l’aigle royal, du cheval et même des chameaux !

Des loups à Lège (1850)

Au 19ème siècle, les loups sévissaient dans la paisible commune rurale de Lège. Le maire Martin Despujols en vint à demander au Préfet de la Gironde l’autorisation d’organiser une battue. Mais, dans une lettre du 7 juin 1850, la Préfecture répondit défavorablement à la demande de l’édile :

« Monsieur le Maire,
Par une lettre en date du 2 de ce mois, vous me demandez l’autorisation de faire une battue pour détruire les loups de concert avec les communes voisines.
Les récoltes se trouvant sur pied, d’ailleurs l’expérience ayant démontré que les battues n’avaient point les résultats favorables que l’on en attend, il m’est impossible de satisfaire à votre demande.
Dans les localités où l’on sait que les loups se retirent habituellement, on peut leur tendre des pièges, c’est le plus sûr moyen de se débarrasser de ces animaux qu’un grand mouvement de population effraie sans qu’on parvienne à les détruire. »

Lettre de la Préfecture de la Gironde au maire de Lège, 7 juin 1850 (Archives municipales de Lège-Cap Ferret)

A la même époque, d’autres communes du Bassin d’Arcachon s’organisaient elles aussi pour lutter contre ces prédateurs. Une battue aux loups fut effectivement autorisée en avril 1852 à La Teste. Dans une lettre adressée à la Société Historique et Archéologique d’Arcachon, en janvier 1983, un natif de Mios y racontait une histoire de l’ancien temps :

« Voici comment une de nos proches voisines, la Marceline du garde, morte en 1922, expliquait à ma mère pourquoi son père était né avec une seule oreille.
Dans la première moitié du 19ème siècle, il y avait encore des loups dans le pays et les habitants de Mios, qui étaient très pauvres, étaient très intéressés par les primes données par l’administration pour chaque dépouille de loup. Une de ces bêtes ayant été signalée à la limite des communes de Mios et de Salles, quelques habitants de Mios, armés de ce qu’ils avaient, fourches, sabres et quelques pétoires, partirent à la recherche de ce loup, mais à Salles une autre troupe s’était mise en marche. Les deux troupes réussirent à traquer le loup près de l’endroit que l’on appelle depuis : le pas du Loup, au bord d’un petit ruisseau entre Lillet et Reganeau. Mais voilà qu’après la mort du loup une bataille s’engagea entre les gens de Salles et ceux de Mios pour savoir à qui reviendrait la dépouille du loup … et la prime. Au cours de la bagarre, le grand-père de la Marceline du garde eut l’oreille tranchée d’un coup de sabre. Quand elle vit son mari revenir avec une seule oreille, la grand-mère de la Marceline du garde, qui était enceinte, ressentit un tel choc qu’à sa naissance l’enfant qui fut le père de la Marceline, n’avait qu’une oreille.
Si je garantis l’exactitude de l’histoire telle que je l’ai entendue raconter par la Marceline du garde, je ne saurais garantir l’exactitude des faits rapportés. »

Un aigle royal à Piquey (1861)

En janvier 1861, dans la propriété de Frédéric Lesca à Piquey, fut tué « un aigle royal, d’une grande beauté. » Le garde ne put atteindre son congénère, probablement le mâle, mais il réussit à capturer le premier individu après bien des précautions : « Il résistait avec énergie, et s’il n’avait été si fortement blessé, le garde aurait eu beaucoup de peine à capturer le vaillant animal. » Depuis l’année 1829, on n’avait vu d’oiseau de cette espèce dans la région. Oscar Dejean, dans son Guide d’Arcachon et ses environs paru en 1858, soulignait que la présence de l’aigle royal était « excessivement rare » dans nos contrées. L’aigle royal niche principalement en falaise dans les montagnes d’Eurasie, comme les Alpes et les Pyrénées, en Asie de l’Est, au Maghreb et en Amérique du Nord.

Un somnambule à Lège (1864)

C’est le journal La Gironde qui nous raconte ce fait insolite (et « heureusement rare ») survenu à l’automne 1864. Un certain M. Gassian revenait d’une commune voisine après sa journée de travail. Il regagnait à cheval son domicile. Il s’endormit, descendit de sa monture, arriva à pied chez lui, et continuant toujours à dormir, il se coucha sans se préoccuper de son cheval. Celui-ci profita de l’occasion pour prendre la poudre d’escampette et depuis ce jour, il resta introuvable. Les éditions des 23 et 27 octobre 1864 du quotidien diffusèrent son signalement :

« CHEVAL de selle disparu tout harnaché le 13 courant. Agé de 5 ans, robe rouge, une tache blanche au front, ainsi qu’au boulet gauche de derrière. Ecrire ou ramener l’animal à son propriétaire M. GASSIAN, à Lège, par Audenge (Gironde). – Récompense. »

L’élevage de chameaux au Cap Ferret (1922)

C’est un article facétieux qui a attiré notre attention dans les colonnes du journal La Petite Gironde. Le chansonnier Lucien Boyer y rédigea une « Lettre de Montmartre » dans l’édition du 12 septembre 1922. Parmi les sujets abordés : l’élevage de chameaux au Cap Ferret !

Sous ses airs comiques et ironiques, l’auteur soulignait de véritables enjeux, comme le manque d’infrastructures sur la « colonie » testerine du Cap Ferret, et il proposa donc une solution pour remédier à ce problème, l’utilisation de chameaux en guise de moyen de transport :

« Une fois maitre de nos sables arides, nous nommerons un sultan que nous installerons dans ce charmant oasis qu’est la Villa Algérienne. En attendant que nous ayons des routes et un chemin de fer, nous adopterons le chameau comme moyen de locomotion. Je viens d’en acheter trois à l’Exposition de Marseille. Regardez comme ils sont sympathiques :
Le premier, celui de gauche, a un œil qui pleure tout le temps ; je l’ai baptisé « Prends-ta-Gueille », à cause de la chanson qu’on chante dans les rues de Gujan-Mestras, sur l’air de : « Bon voyage, monsieur Dumollet » :
Prends ta gueille et bouche-té l’œil,
Qu’as la légagne que te capère l’œil !
Le deuxième, celui du milieu, c’est « Bec-d’Ombrelle », à cause de ses narines en forme de marron sculpté.
Le ou plutôt la troisième, car c’est une jeune chamelle, je l’ai surnommée « La Coumtesso », à cause de sa distinction, de sa gourmandise et de sa paresse. Elle ne pense qu’à manger et dormir : c’est une véritable machine à refouler le travail et à aspirer la boustifaille.
Ces trois chameaux sont, dans mon esprit, l’embryon d’un vaste troupeau. Ils se multiplieront et ils paitront les immortelles et les chardons bleus le long des dunes ensoleillées, en regardant la mer, si belle, mais si belle que cette nouvelle race de chameaux s’appellera : le chameau de belle mer.
Durant nos luttes intestines, ces méharas nous rendront les plus grands services. C’est eux qui boiront l’eau du port de La Teste pour empêcher les pinasses d’aller à la sardine. »

La Petite Gironde, 12 septembre 1922 (RetroNews)

Son idée d’employer un troupeau de camélidés n’est pas si farfelue que cela. Dès 1803, divers essais furent tentés pour introduire et acclimater des chameaux ou dromadaires dans les landes (ou Landes).

M. De Sauvage, maire d’Andernos, introduisit des chameaux à la fin des années 1820. En 1830, en route pour Bordeaux, il fut à la tête d’une troupe d’officiers de la garde nationale, tous montés sur des chameaux. Ses soins furent couronnés de succès, ses chameaux engendrèrent plusieurs générations.

En 1834, Justin Laurence, avocat au barreau de Mont-de-Marsan et député de la 1ère circonscription des Landes, obtint l’autorisation d’expédier plusieurs dromadaires d’Alger. Cette idée lui était venue pendant un de ses séjours en Afrique (M. Laurence était également membre de la commission d’Afrique). A défaut de chemins de fer, ces camélidés serviraient au transport des produits industriels et agricoles de la région sur le marché de Bordeaux. Les dromadaires, au nombre de 5, arrivèrent le 6 juillet 1834 à Mont-de-Marsan après un voyage de deux mois. Ces deux mâles et trois femelles, dont la plus jeune n’avait que quatre mois, étaient destinés à M. Laraillet, maitre de forges à Ychoux, pour les transports de ses fers. L’essai fut infructueux.

A la fin des années 1830, une compagnie tenta d’exploiter des rizières sur des milliers d’hectares à l’aide de chameaux, à Villemarie, entre La Teste, Sanguinet et Caudos. La culture du riz ne s’avéra pas suffisamment rémunératrice, et les chameaux partirent ou moururent.

Votre histoire, notre mémoire

“Les souvenirs d’un homme constituent sa propre bibliothèque.”
Aldous Huxley, écrivain anglais (1894-1963)

Si vous avez des photos, des cartes postales, des documents sur les animaux de notre commune (troupeaux de vaches, de moutons, de visons ! etc.), n’hésitez pas à nous contacter ! Vos souvenirs nous permettront de mieux faire connaître l’histoire de notre commune.

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Service des archives
79 avenue de la Mairie, Lège bourg
archives.ad@legecapferret.fr
05.57.17.07.80

Sources et références

Les Archives municipales de Lège-Cap Ferret :

  • Lettre de la Préfecture au maire de Lège, 7 juin 1850
  • Bulletin de la Société Historique et Archéologique d’Arcachon, n°35, 1er trimestre 1983
  • Bulletin de la Société Historique et Archéologique d’Arcachon n°102, 4ème trimestre 1999

RetroNews, le site de presse ancienne de la BnF :

  • Le Constitutionnel, 2 avril 1834
  • Le Constitutionnel, 12 avril 1834
  • La Gazette du Languedoc, 14 juillet 1834
  • Le Moniteur algérien, 2 août 1834
  • La Gironde, 22 janvier 1861
  • La Gironde, 21 octobre 1864
  • La Gironde, 23 octobre 1864
  • La Gironde, 27 octobre 1864
  • Manuel général de l’instruction primaire, 29 février 1868
  • La Petite Gironde, 12 septembre 1922

Gallica, la bibliothèque numérique de la BnF :

  • Oscar Dejean, Guide d’Arcachon et ses environs, 1858
  • L’Avenir d’Arcachon, 20 mai 1906
  • L’Avenir d’Arcachon, 11 octobre 1906

 

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Adjoint à l’aménagement du territoire, urbanisme, logement

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Blandine Caulier

Adjointe à la vie scolaire et à la jeunesse

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Adjointe aux affaires sociales et solidarité, petite enfance

Plus que jamais aux côtés des plus fragiles

Les crises à répétition qui ont marqué ce début de mandat ont aussi renforcé notre engagement. La municipalité, à travers le CCAS, a accentué son soutien envers les plus fragiles : nous avons distribué davantage d’aides à plus de bénéficiaires que prévus, toutes générations confondues. Nous avons également veillé à entretenir et resserrer le lien social.

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La Presqu’ île est régulièrement bloquée par le trafic routier en saison. L’été, ce ne sont pas moins de 22 500 véhicules jour qui entrent sur la commune. Si nous diminuons de 15 à 20 % ce flot, le trafic restera dense, mais plus fluide. Avant d’envisager une limitation de l’accès à notre commune, il existe des solutions pour la désengorger. C’est la raison pour laquelle, depuis trois ans, nous avons engagé un travail de fond, en lançant une étude locale des mobilités, en renforçant les voies vertes et les liaisons douces entre les villages et en travaillant main dans la main avec la COBAN sur un futur réseau de transport en commun qui, dès 2024, proposera une alternative au tout voiture, toute l’année.

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Dans un contexte social et économique tendu, nous continuons d’assurer au quotidien un service public de haute qualité, accessible et proche des habitants. Nous avons créé une série de nouveaux services qui aident nos concitoyens dans leurs démarches administratives et facilitent leur vie quotidienne.

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Adjointe à la sécurité et au domaine public

Plus d’hommes et plus de moyens pour votre sécurité et votre tranquillité

La sécurité est la première des libertés. Nous avons renforcé l’ensemble des moyens humains et matériels alloués à la police municipale, pour lui permettre d’être encore plus présente sur le terrain, toute l’année. Au quotidien, nous agissons pour apaiser les vitesses et les conflits entre citoyens.

Luc Arsonneaud

Conseiller municipal délégué aux  risques naturels majeurs

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En réponse aux incendies de l’été 2022, nous avons mis en place des mesures concrètes et inédites, avec les acteurs publics et les riverains, pour mieux prévenir le risque, alerter la population, faciliter le travail des secours et anticiper une éventuelle évacuation.

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Adjoint aux sports, à la vie associative et aux personnes porteuses de handicap

Soutenir les associations coûte que coûte

Les clubs et associations sont les piliers de notre vie locale, ils irriguent toutes les générations et tous les villages. Nous les soutenons humainement, matériellement et financièrement, pour leurs grands projets et leur quotidien. Nous avons aussi œuvré pour renforcer les échanges entre bénévoles

Alain Bordeloup

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Rassembler les générations autour de la culture et de la convivialité

La culture et les animations rassemblent nos concitoyens, au-delà de leur âge ou de leurs sensibilités. Notre priorité est d’assurer l’accès à une culture de qualité pour tous, à travers nos grands événements, nos temps forts et nos enseignements artistiques et de proposer des temps de convivialité toute l’année.

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Le tourisme fait partie de l’ADN de notre commune. Pour le conserver et évoluer sereinement face aux nouveaux enjeux soulevés par l’hyper attractivité de la Presqu’ île en saison, nous veillons à réconcilier les visiteurs et les habitants, et nous imaginons la station de 2040 : une presqu’île accueillante, préservée et ouverte, sous réserve que l’on respecte son authenticité.

Laetitia Guignard

1ère adjointe aux finances, à l’administration générale, à la démocratie participative et à la vie économique

Nous avons initié une nouvelle relation entre élus et citoyens

La Ville a initié une politique inédite de démocratie participative pour ajuster les politiques publiques au plus près des citoyens, transformer et fortifier le lien social, mais aussi renouveler la démocratie. Nous travaillons avec les citoyens sur différentes échelles de projets et de territoire, pour enrichir nos décisions et mieux partager l’action publique.