L’archive du mois de janvier 2022!
Actualités
Lumière sur… Les médailles napoléoniennes
LES ARCHIVES MUNICIPALES DE LÈGE-CAP FERRET ONT POUR VOCATION DE CONSERVER LES ARCHIVES PUBLIQUES, MAIS AUSSI DES DOCUMENTS PRIVÉS, UNIQUES ET PARFOIS PERSONNELS. TOUS LES MOIS, DÉCOUVREZ UN DOCUMENT INÉDIT SUR VOTRE COMMUNE ! PAR SON INTÉRÊT HISTORIQUE, SON ASPECT ESTHÉTIQUE, OU SON ORIGINALITÉ, CE DOCUMENT TÉMOIGNE DE LA MÉMOIRE LOCALE.
Chaque année, au 1er janvier, des personnalités issues de la société civile sont promues au titre de la Légion d’Honneur. Cette récompense, créée par Napoléon Bonaparte en 1802, a, par le passé, été attribuée à plusieurs habitants de la commune.
Autre distinction napoléonienne, la médaille de Sainte-Hélène reste plus méconnue que son illustre consœur. En 1857, une poignée de Légeots, anciens compagnons d’armes de l’Empereur, l’ont reçu pour leur loyauté durant les campagnes de 1792-1815.
La Légion d’Honneur
Instituée le 19 mai 1802 par Napoléon Bonaparte, alors Premier consul de la République, la Légion d’honneur est la plus élevée des distinctions nationales françaises. Elle compte aujourd’hui 92 000 membres (vivants), civils et militaires, récompensés pour leurs mérites éminents au service de la Nation.
Le titre de Chevalier de la Légion d’Honneur a été accordé à trois Légeots, tous à titre militaire. (Ces résultats ne comprennent que les personnes décédées avant 1977. L’accès au dossier d’une personne vivante ou décédée après 1977 n’est autorisé que pour la personne décorée.) Henri Etienne Templier et Marcel Bernard Pomade ont été récompensés pour leurs actes de bravoure durant la Première Guerre mondiale. Jean-Jacques Gorry est décoré après la Deuxième Guerre mondiale.
Côté face, la médaille de Chevalier de la Légion d’Honneur est une étoile à cinq branches, émaillées blanc, en argent. Elle est suspendue à une couronne de feuilles, émaillée de vert et composée de feuilles de chêne et de laurier. Sur son revers, la partie centrale appelée la légende porte deux drapeaux tricolores avec l’inscription « Honneur et Patrie ».
Henri Etienne TEMPLIER (1887-1970)
Né le 19 octobre 1887, Henri Etienne Templier se consacre à une brillante carrière de médecin. Externe des hôpitaux de Bordeaux, il est relevé du front au mois de février 1917. Sa nouvelle affectation à l’hôpital du camp du Courneau l’amène à étudier les cas de pneumonie parmi les tirailleurs sénégalais stationnés depuis le mois de mars 1916.
Le 11 juillet 1917, il soutient publiquement sa thèse pour le doctorat en médecine intitulée Observations éthologiques, cliniques, pronostiques et thérapeutiques sur la pneumonie des Noirs de l’Afrique Occidentale Française au Camp du Courneau.
En 1920, il est nommé Chevalier de la Légion d’Honneur en sa qualité de médecin aide-major de 1ère classe au 18ème Corps d’Armée.
Extrait du Journal Officiel de la République Française du 10 décembre 1920 (Gallica)
Il décède le 20 novembre 1970. En avril 1977, le Conseil municipal nomme l’ancienne piste forestière allant de l’avenue du Médoc à l’allée du Grand Housteau à Lège « avenue du Docteur Henri Templier » avec l’accord de la famille.
Marcel Bernard POMADE (1898-1968)
Bernard Pomade est né le 10 février 1898. En avril 1917, il intègre le 144ème Régiment d’Infanterie. Nommé caporal en décembre 1917, il passe rapidement au grade de sergent en janvier 1918 puis sous-lieutenant au mois d’octobre.
Le 20 octobre 1918, il est blessé par balle à la cuisse droite devant Catillon-au-Temple dans l’Aisne. Sa blessure lui vaut une citation : « Jeune officier plein d’allant. Blessé le 20 octobre 1918 en entraînant sa section à l’assaut d’une position ennemie fortement tenue. A fait l’admiration de tous par son courage et son sang-froid. »
Un mois plus tôt, une autre citation louait ses qualités de meneur d’hommes : « Chef de section remarquable, d’une superbe attitude sous les feux les plus meurtriers. A su maintenir son unité dans un ordre remarquable jusqu’à son objectif. Au cours de la marche en avant a dirigé les patrouilles les plus pénibles, contribuant par son action à accélérer le mouvement de repli de l’ennemi. »
Il reçoit la Croix de Guerre et il est promu au grade de lieutenant de réserve en janvier 1923. C’est en raison de ses services militaires (19 ans et 8 mois au total) qu’il reçoit la Légion d’Honneur en 1936. Il est alors affecté au centre de mobilisation d’infanterie n°181.
Extrait du dossier de la Légion d’Honneur de Marcel Bernard Pomade, 19800035/903/5641 (base Léonore, Archives nationales)
Il désigne Georges Bertruc, Chevalier de la Légion d’Honneur et directeur d’école à Salles, pour procéder à sa réception.
Il est également instituteur. Il décède le 16 août 1968 à Arès.
Jean Jacques GORRY (1913-1977)
Né le 6 septembre 1913, Jean Jacques Gorry s’illustre durant la Seconde Guerre mondiale. Il ne reçoit pas moins de trois citations :
Ordre de l’armée n°85/c du 29 juillet 1940 : « Remarquable entraîneur d’hommes chargé de la défense d’un poste avancé de la Seine. Au cours de l’engagement du 10-06-1940 à, par sa seule action, repoussé une violente attaque, infligeant à l’ennemi des pertes sévères et réussissant à s’emparer de 2 mitrailleuses légères et de plusieurs armes individuelles. A confirmé au cours des engagements suivants et de nombreuses patrouilles ses éclatantes qualités de bravoure, d’endurance et d’audace. »
Ordre de la Brigade n°1B du 1er octobre 1944 : « Plein de courage et de sang-froid. A, dans la journée du 14-09-1944, permis par la précision du tir de ses mortiers de 81 mm et malgré la violence du tir d’artillerie ennemie, de neutraliser les nids de mitrailleuses du pont de la Brède et facilité la conquête rapide de cet objectif. »
Ordre de la Division n°223 du 22 juin 1945 : « Chef de section plein d’allant et de sang-froid. A le 19-04-1945 conduit sa section à l’attaque du blockhaus (illisible) dont la reddition a ouvert le chemin du Verdon. Le 20-04 à 11 heures, par une manœuvre rapide et audacieuse, a surpris 8 Allemands qui défendaient la lisière du Verdon et a nettoyé la ville en faisant de nombreux prisonnier. »
Il œuvre activement au sein de la résistance des Forces Françaises de l’Intérieur (FFI). Il est fait Chevalier de la Légion d’Honneur en 1963 en qualité de lieutenant à l’Arme Blindée et Cavalerie (ABC). C’est Pierre Barrau, capitaine honoraire du personnel navigant de l’armée de l’air, Chevalier de la Légion d’Honneur, qui lui remet son insigne. Ses collègues du Conseil Municipal lui adressent leurs plus « vives félicitations » pour sa nomination.
Extrait du dossier de la Légion d’Honneur de Jean Jacques Gorry, 19800035/1449/67676 (base Léonore, Archives nationales)
En 1971, il reçoit également la médaille d’honneur des sapeurs-pompiers. Il est alors le chef de corps des sapeurs-pompiers de Lège. Il décède le 20 décembre 1977 à Lège. Le 13 août 1979, sur décision du Conseil Municipal, la voie n°1 du lotissement de La Forge est nommée « avenue Jean-Jacques Gorry » en son hommage.
La médaille de Sainte-Hélène
La médaille de Sainte Hélène est créée par l’Empereur Napoléon III (neveu de Napoléon 1er) en 1857. Elle récompense les 405 000 soldats encore vivants qui ont combattu aux côtés de Napoléon 1er pendant les guerres de 1792-1815. La création de cette médaille fait partie des dernières volontés de Napoléon Bonaparte telles que rédigées dans son testament sur l’île de Sainte Hélène.
Selon le décret du 12 août 1857, cette médaille commémorative est attribuée à tous les militaires français et étrangers des armées de terre et de mer qui ont combattu pour la France de 1792 à 1815. En bronze, elle arbore d’un côté l’effigie de l’Empereur, de l’autre, la légende : « Campagnes de 1792 à 1815, à ses compagnons de gloire sa dernière pensée, 5 mai 1821. » Elle est portée à la boutonnière, suspendue par un ruban vert et rouge.
Avers et revers de la médaille de Sainte-Hélène (© Nicolas Botta-Kouznetzoff, Wikipédia)
Quatre habitants de Lège répondaient aux critères de l’époque et, par conséquent, ils ont reçu la médaille de Sainte-Hélène.
François LACAZE
Régiment : [55e] de ligne – 22e léger
Période : an II – 1857
Divers : conscrit de la levée en masse de l’an II, est toujours sous les drapeaux (1857)
Pierre BARTHON
Régiment : 9e de ligne – 152e
Période : 1807 – 1814
Divers : conscrit de 1807
Gérard CAZEL
Régiment : 10e de ligne
Période : 1806 – 1814
Divers : conscrit de 1806 – est resté jusqu’après l’affaire de Toulouse/a présenté ses pièces
François ELIES
Régiment : 62e de ligne
Période : 1812 – fin 1814
Divers : conscrit de 1812
Votre histoire, notre mémoire
“Les souvenirs d’un homme constituent sa propre bibliothèque.”
Aldous Huxley, écrivain anglais (1894-1963)
Si vous avez des photos ou des documents à nous faire partager au sujet d’un ancêtre décoré, n’hésitez pas à nous rendre visite ou à nous contacter ! Vos souvenirs nous permettront de mieux faire connaître l’histoire de notre commune.
Contribuez à enrichir cet article !
Service des archives
79 avenue de la Mairie, Lège bourg
archives.ad@legecapferret.fr
05.57.17.07.80
Sources et références
Les Archives municipales de Lège-Cap Ferret :
- Registres des délibérations du Conseil Municipal de Lège (puis Lège-Cap Ferret)
- Etat-Civil
Base de données Léonore, système de recherche dans les dossiers des membres de l’ordre national de la Légion d’honneur :
- Dossier de Henri Etienne Templier 19800035/1034/19278
- Dossier de Bernard Marcel Pomade 19800035/903/5641
- Dossier de Jean Jacques Gorry 19800035/1449/67676
Site Les Médaillés de Sainte Hélène : https://www.stehelene.org
Retrouvez toutes les archives du mois sur cette page.
Découvrez le patrimoine communal à travers « La petite collection » !
Retour à la liste des actualités