L’archive du mois de juin 2022 !

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Lumière sur… Le circuit d’auto-cross de Lège

LES ARCHIVES MUNICIPALES DE LÈGE-CAP FERRET ONT POUR VOCATION DE CONSERVER LES ARCHIVES PUBLIQUES, MAIS AUSSI DES DOCUMENTS PRIVÉS, UNIQUES ET PARFOIS PERSONNELS. TOUS LES MOIS, DÉCOUVREZ UN DOCUMENT INÉDIT SUR VOTRE COMMUNE ! PAR SON INTÉRÊT HISTORIQUE, SON ASPECT ESTHÉTIQUE, OU SON ORIGINALITÉ, CE DOCUMENT TÉMOIGNE DE LA MÉMOIRE LOCALE.

Les dons d’archives privées par les habitants de la commune nous réservent toujours leur lot de (bonnes) surprises. C’est un peu comme partir à la chasse au trésor : on tombe souvent sur une pépite, un fait peu ou mal connu que l’on aime faire (re)découvrir.

Ce mois-ci, nous enfilons gants et casques et nous partons sur les traces de l’ancien circuit automobile de Lège. A l’entrée de Claouey, dans les années 1970, les passionnées de vitesse et de sensations fortes venaient s’affronter sur une courte piste ovale.

La création du circuit

Le circuit est érigé en 1977 par la municipalité afin d’y organiser des compétitions de sports mécaniques. En forme de « 8 » sur une surface d’environ 2,7 hectares, il se situe en bordure du Bassin, à l’entrée de Claouey.


Vue aérienne du circuit d’auto-cross à l’entrée de Claouey, cliché pris le 10 septembre 1977 (IGN, Remonter le Temps)


Le circuit d’auto-cross de Lège (fonds Michel Vandais, Archives municipales de Lège-Cap Ferret)

Les 6 et 7 mai 1978, la deuxième manche française du championnat de 2 CV Cross se tient sur le circuit de Lège. Bravant la pluie, de très nombreux spectateurs sont venus encourager les 112 pilotes au départ. Récit de ces deux jours de compétition :

« Sur ce circuit relativement court (800 mètres) et très rapide, Bruno Franco et Patrick Butet sont tous deux crédités du meilleur temps des essais chronométrés. Ils précèdent Gilles Blaszyk qui réussit lui aussi l’exploit de rouler plus vite qu’Antonio Franco.
Au cours du premier quart de finale, Gérard Tilliette à la corde se laisse déborder par Bruno Franco pour la victoire, tandis que Gilles Blaszyk, longtemps en deuxième position, part en tonneau. Gilles refait son handicap lors des manches de rattrapage, à l’image de Christian Meunier, Jean-Bernard Roger et Bernard Poitrenaud qui avaient également mal commencé leur week-end.
Bruno Franco remporte également la demi-finale de son groupe, reléguant son suivant, Jean-Bernard Roger, à huit secondes ! Antonio Franco, frère de Bruno, réussit à contenir les assauts de Patrick Butet pour s’imposer dans celle du groupe B malgré une suspension défaillante.
Les frères Franco forment ainsi la première ligne de départ de la finale, mais la surprise vient de Jean-Bernard Roger qui s’intercale entre eux dès le départ. Viennent ensuite Jean-Patrick Claude, Patrick Butet et Christian Komaniecki, ces trois hommes roulant groupés.
A mi-course, Jean-Patrick Claude rétrograde à la suite de problèmes de suspension. Jean-Bernard Roger est rapidement victime du même mal et à cinq tours de l’arrivée, il est contraint de laisser passer Bruno Franco. Jean-Bernard sauve malgré tout la troisième marche du podium derrière les deux frères Franco, intouchables ce week-end. »

Le public, « Le 2 CV Cross en images », Sud-Ouest, 9 mai 1978 (photos Guy Carlsen & Romain Peyras, fonds presse, Archives municipales de Lège-Cap Ferret)

Avant le départ d’une course, les dernières recommandations du président Jacques Wolgensinger, « Le 2 CV Cross en images », Sud-Ouest, 9 mai 1978 (photos Guy Carlsen & Romain Peyras, fonds presse, Archives municipales de Lège-Cap Ferret)

Daniel Moulin, speaker et l’équipe de chronométrage dirigée par Alain Baudot, « Le 2 CV Cross en images », Sud-Ouest, 9 mai 1978 (photos Guy Carlsen & Romain Peyras, fonds presse, Archives municipales de Lège-Cap Ferret)

Stand de tir et dégustation de crêpes, « Le 2 CV Cross en images », Sud-Ouest, 9 mai 1978 (photos Guy Carlsen & Romain Peyras, fonds presse, Archives municipales de Lège-Cap Ferret)

Manifestations contre le circuit

En avril 1978, la S.E.P.A.N.S.O. (Société pour l’Etude, la Protection et l’Aménagement de la Nature dans le Sud-Ouest), par l’intermédiaire de son fondateur Pierre Davant , proteste vivement contre la création de ce circuit automobile. La zone où est implantée la piste est destinée à devenir une réserve naturelle, un projet porté par la M.I.A.C.A. (Mission Interministérielle pour l’Aménagement de la Côte Aquitaine). Cet espace, remarquable par sa flore qui présente un grand intérêt botanique et scientifique, a vocation à être protégé et exempté de tout aménagement humain qui pourrait le dégrader. En outre, le circuit est situé sur le domaine public maritime. Un point souligné par Pierre Davant dans l’édition du Sud-Ouest du 20 juillet 1978 :

« En effet, les remblais importants apportés provoquent le morcellement de l’un des derniers prés salés de la côte Aquitaine avec, pour conséquence, l’isolement de certaines parcelles et la modification locale du régime des marées à leur niveau.
En outre, le nombre important des spectateurs – 10 000 à l’inauguration – amène fatalement de graves perturbations dans ce milieu fragile en contact direct avec le Bassin d’Arcachon.
Le domaine public maritime est d’ailleurs remblayé sur une très grande surface (un tiers du circuit). Ceci est en contradiction avec les occupations temporaires qui ne peuvent être délivrées uniquement qu’à usage ostréicole.
Si la S.E.P.A.N.S.O. reconnaît qu’il faut trouver une solution à la pratique de l’auto ou de la moto verte, elle ne peut admettre que l’on détruise à de telles fins une zone humide aussi remarquable. »

Le dimanche 16 juillet 1978, la S.E.P.A.N.S.O. manifeste contre l’autodrome. Une douzaine de manifestants, parmi lesquels l’historien Jacques Ragot, occupe quelques minutes la piste sur sa partie publique maritime. La manifestation pacifique est émaillée de quelques provocations. Les dirigeants du moto-cross montrent aux manifestants leur arrêté d’autorisation daté du 12 juillet et signé par le Préfet de la Gironde.

Lors de son Assemblée Générale du 17 août 1978, l’association Les Amis du Littoral Arésien conteste également la présence de ce circuit de moto-cross et demande son interdiction ainsi que le rétablissement des lieux en leur état primitif. L’association Protection et Aménagement de Lège Cap Ferret (P.A.L.C.F.) s’associe pleinement à cette résolution, tout en demandant qu’un autre terrain soit recherché.

Le circuit n’est finalement pas homologué par les autorités préfectorales. Cette décision est motivée, non pas par le projet de création d’une réserve naturelle, mais en raison du caractère de « Site Inscrit » de la zone. Depuis le 1er juin 1943, toute la bordure Nord-Ouest de la commune côté Bassin d’Arcachon, soit près de 311 hectares, est inventorié comme « Site Inscrit » par arrêté ministériel car il présente un « intérêt pittoresque ». L’inscription en tant que « Site Inscrit » constitue une première protection pour un espace naturel ; des travaux peuvent y être effectués avec l’avis de l’Architecte des Bâtiments de France. En revanche, un « Site Classé » est davantage protégé ; il ne peut être ni détruit ni être modifié.

Après enquête administrative, le circuit de moto-auto-cross de Lège est interdit par décision préfectorale du 19 février 1979. Les associations demandent la remise en l’état antérieur des lieux, c’est-à-dire la destruction de la piste. Le circuit a été fortement endommagé au cours des tempêtes de décembre 1978 et février 1979. L’eau a rompu le barrage formé par la piste, le terrain a été gravement raviné, détruisant le milieu naturel et la flore qu’il supportait.

Cependant, le problème de l’accueil des jeunes motards demeure. A défaut d’un lieu adapté pour la pratique de leur passion, les propriétaires d’engins risquent d’organiser leurs rencontres sur la voie publique, où ils pourraient compromettre la sécurité des usagers et la tranquillité du voisinage, ou à travers les dunes, où ils dégraderaient un écosystème fragile.

Un nouveau circuit doit être créé, convenablement aménagé et sécurisé. La Préfecture s’engage à rechercher un terrain adéquat et financer des installations équivalentes.

Réuni le 8 février 1980, le Conseil Municipal examine les propositions d’implantation d’un nouveau circuit, proposées par la Direction de l’Equipement. Les édiles concluent que « l’implantation du futur circuit auto-cross devra être recherchée au Nord-Ouest de la commune, en bordure du chemin départemental n°3, à la limite de la commune du Porge. » La décision est votée à l’unanimité, à l’exception de Michel Bouscarrut, pour qui l’implantation choisie présente trop de contraintes dans le territoire communal de chasse. Ce projet n’a finalement pas abouti.

La Réserve Naturelle des Prés Salés de Lège-Cap Ferret et d’Arès est officiellement créée par décret du 7 septembre 1983 paru au Journal Officiel du 13 septembre 1983.

La renaturation du site en 2009

En 2009, un chantier de renaturation est entrepris sur le terrain de l’ancien circuit automobile. Cette opération a permis de restaurer 2,2 hectares de végétation dont plusieurs habitats naturels d’intérêt communautaire. La réussite de l’opération de renaturation s’est traduite, entre autres, par la redécouverte en 2013 d’une station de Silène de Corse à proximité de l’ancien circuit (station anciennement connue mais non observée depuis 2007) et la présence de Renouées maritimes.

Votre histoire, notre mémoire

“Les souvenirs d’un homme constituent sa propre bibliothèque.”
Aldous Huxley, écrivain anglais (1894-1963)

Si vous avez des photos à nous faire partager, des anecdotes à nous raconter sur l’ancien circuit automobile, n’hésitez pas à nous contacter ou à nous rendre visite ! Vos souvenirs nous permettront de mieux faire connaître l’histoire de notre commune.

Contribuez à enrichir cet article !
Service des archives
79 avenue de la Mairie, Lège bourg
archives.ad@legecapferret.fr
05.57.17.07.80

Sources et références

Les Archives municipales de Lège-Cap Ferret :

  • Délibérations du Conseil Municipal
  • Fonds presse (Sud-Ouest)
  • Bulletins de l’association Protection et Aménagement de Lège-Cap Ferret
  • Fonds Michel Vandais

Site officiel du Groupement 2 CV Cross France, épreuve de Lège, 6 et 7 mai 1978 : http://www.2cvcross.fr/1978/lege1978.html

 

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Gabriel Marly

Adjoint à l’aménagement du territoire, urbanisme, logement

Un plan logements pour garder les enfants au pays

À Lège-Cap Ferret, comme dans de nombreuses communes du littoral aquitain, les prix du fonciers s’envolent. Or, pour appliquer sa politique volontariste en matière de logements, la municipalité doit rester maîtresse de son foncier. C’est pourquoi nous acquérons des parcelles stratégiques, dès que nous le pouvons

Blandine Caulier

Adjointe à la vie scolaire et à la jeunesse

Nous créons la Maison des ados qui manquait à la Presqu’île

Nous veillons chaque jour à l’épanouissement et au bien être des enfants, en investissant dans nos 4 écoles et en créant de nouvelles structures, comme l’accueil périscolaire de Lège ou la future Maison des Jeunes.

Marie Delmas Guiraut

Adjointe aux affaires sociales et solidarité, petite enfance

Plus que jamais aux côtés des plus fragiles

Les crises à répétition qui ont marqué ce début de mandat ont aussi renforcé notre engagement. La municipalité, à travers le CCAS, a accentué son soutien envers les plus fragiles : nous avons distribué davantage d’aides à plus de bénéficiaires que prévus, toutes générations confondues. Nous avons également veillé à entretenir et resserrer le lien social.

Philippe de Gonneville

Maire de Lège-Cap Ferret

Diminuer le trafic, c’est possible et nous nous y employons

La Presqu’ île est régulièrement bloquée par le trafic routier en saison. L’été, ce ne sont pas moins de 22 500 véhicules jour qui entrent sur la commune. Si nous diminuons de 15 à 20 % ce flot, le trafic restera dense, mais plus fluide. Avant d’envisager une limitation de l’accès à notre commune, il existe des solutions pour la désengorger. C’est la raison pour laquelle, depuis trois ans, nous avons engagé un travail de fond, en lançant une étude locale des mobilités, en renforçant les voies vertes et les liaisons douces entre les villages et en travaillant main dans la main avec la COBAN sur un futur réseau de transport en commun qui, dès 2024, proposera une alternative au tout voiture, toute l’année.

Laëtitia Guignard

1re Adjointe aux finances, à l’administration générale, à la démocratie participative et à la vie économique.

De nouveaux services devenus incontournables

Dans un contexte social et économique tendu, nous continuons d’assurer au quotidien un service public de haute qualité, accessible et proche des habitants. Nous avons créé une série de nouveaux services qui aident nos concitoyens dans leurs démarches administratives et facilitent leur vie quotidienne.

Evelyne Dupuy

Adjointe à la sécurité et au domaine public

Plus d’hommes et plus de moyens pour votre sécurité et votre tranquillité

La sécurité est la première des libertés. Nous avons renforcé l’ensemble des moyens humains et matériels alloués à la police municipale, pour lui permettre d’être encore plus présente sur le terrain, toute l’année. Au quotidien, nous agissons pour apaiser les vitesses et les conflits entre citoyens.

Luc Arsonneaud

Conseiller municipal délégué aux  risques naturels majeurs

Innover pour mieux protéger

En réponse aux incendies de l’été 2022, nous avons mis en place des mesures concrètes et inédites, avec les acteurs publics et les riverains, pour mieux prévenir le risque, alerter la population, faciliter le travail des secours et anticiper une éventuelle évacuation.

Alain Pinchedez

Adjoint aux sports, à la vie associative et aux personnes porteuses de handicap

Soutenir les associations coûte que coûte

Les clubs et associations sont les piliers de notre vie locale, ils irriguent toutes les générations et tous les villages. Nous les soutenons humainement, matériellement et financièrement, pour leurs grands projets et leur quotidien. Nous avons aussi œuvré pour renforcer les échanges entre bénévoles

Alain Bordeloup

Adjoint aux affaires culturelles et aux animations

Rassembler les générations autour de la culture et de la convivialité

La culture et les animations rassemblent nos concitoyens, au-delà de leur âge ou de leurs sensibilités. Notre priorité est d’assurer l’accès à une culture de qualité pour tous, à travers nos grands événements, nos temps forts et nos enseignements artistiques et de proposer des temps de convivialité toute l’année.

Catherine Guillerm

Adjointe à l’environnement, Développement Durable, agenda 21

L’environnement est au coeur de toutes nos actions

Nous vivons sur un territoire aussi exceptionnel que fragile. La Ville intègre systématiquement les préoccupations environnementales et paysagères dans ses décisions. Nous privilégions la sobriété, la qualité et l’authenticité dans nos choix d’aménagements, de plantations ou de gestion des espaces naturels.

Thierry Sanz

Adjoint délégué aux travaux et services techniques, VRD et bâtiments

Le mot d’ordre du Maire « stop goudron » est appliqué à la lettre.

Nous avons testé différents revêtements perméables et innovants, pour les trottoirs, les voies vertes, et les stationnements, au cœur des différents villages.

Jean Castaignède

Conseiller municipal à l’ostréiculture et aux affaires maritimes

Mobiliser nos partenaires pour nettoyer l’Estran

Le nettoyage des friches ostréicoles sur tout l’Estran et le recyclage des épaves étaient très attendus. Nous travaillons main dans la main avec les professionnels de la mer et l’État, pour que l’Estran reste un espace partagé, préservé et apaisé.

Nathalie Heitz

Conseillère municipale déléguée aux marchés

Le commerce de proximité, un trésor à préserver

En période de crise sanitaire puis de tension économique, les marchés municipaux doivent rester des lieux d’achat et de rencontre. Avec des périodes d’ouverture élargies et des investissements matériels, nous préservons comme un trésor cette économie de proximité qui dynamise nos villages.

Véronique Germain

Conseillère municipale déléguée au tourisme

Notre objectif : l’aménagement durable de la station

Le tourisme fait partie de l’ADN de notre commune. Pour le conserver et évoluer sereinement face aux nouveaux enjeux soulevés par l’hyper attractivité de la Presqu’ île en saison, nous veillons à réconcilier les visiteurs et les habitants, et nous imaginons la station de 2040 : une presqu’île accueillante, préservée et ouverte, sous réserve que l’on respecte son authenticité.

Laetitia Guignard

1ère adjointe aux finances, à l’administration générale, à la démocratie participative et à la vie économique

Nous avons initié une nouvelle relation entre élus et citoyens

La Ville a initié une politique inédite de démocratie participative pour ajuster les politiques publiques au plus près des citoyens, transformer et fortifier le lien social, mais aussi renouveler la démocratie. Nous travaillons avec les citoyens sur différentes échelles de projets et de territoire, pour enrichir nos décisions et mieux partager l’action publique.